Publié il y a 26 jours - Mise à jour le 28.05.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 308 fois

ARAMON Le site Sanofi « à l’avant-garde » en termes d’économies d’énergie

Ce mardi, lors de l'inauguration du programme de l'usine Sanofi d'Aramon

- Thierry Allard

Le site Sanofi d’Aramon, qui fait partie de la plateforme chimie du groupe de biopharmaceutique, a inauguré ce mardi un vaste projet qui vise à de larges économies d’énergie. Un projet à 10 millions d’euros, qui doit permettre de diviser presque par deux la consommation énergétique du site entre 2019 et 2030.

« Aramon est un site stratégique de groupe, une de nos trois plateformes chimiques de France », rappelle le directeur de Sanofi France Charles Wolf. Alors lorsque Sanofi a lancé son projet « Planet care », avec « une trajectoire claire, une ambition à 2030 de neutralité carbone », pose le directeur de Sanofi France, le site d’Aramon a pris sa part. Et même mieux, « il est à l’avant-garde en termes de décarbonation et de minimisation de l’impact de nos activités », affirme Charles Wolf.

« Ce site est un beau représentant de la transformation de Sanofi », reprend Philippe Charreau, directeur industriel France du groupe, Aramon ayant pris « un temps d’avance. » Comment ? En opérant « une transformation profonde de notre site », en dit son directeur Jean-Rémy Roger. Car un site industriel de chimie comme celui d'Aramon consomme beaucoup d’énergie : 150 GWh annuels en 2019. L’objectif est de passer, « à moins de 80 GWh » en 2030, pose Alexandre Spagnol, directeur technique de la plateforme Aramon/Sisteron pour Sanofi.

L'incinérateur de l'usine Sanofi d'Aramon • Thierry Allard

Pour ce faire, le site mise sur la récupération de la chaleur fatale de son incinérateur. L’incinérateur brûle les solvants usés et les COV, comprendre le rejets gazeux avec solvants, issus de 600 points de collecte du site. Et il produit de la chaleur, beaucoup de chaleur. Cette chaleur est désormais réutilisée, à travers un réseau de 6 kilomètres qui ceinture le site, pour chauffer les bâtiments, pour les process de chimie et pour faire fonctionner un sécheur de boues de la station d'épuration du site. « C’est plus de 5 600 tonnes de vapeur par an, soit 4 500 MWh de gaz économisés », précise Jean-Rémy Roger, soit environ 50 % de la consommation annuelle de gaz du site.

« Sur les cinq dernières années, nous en sommes à - 55 % d’émissions de CO2 sur ce site, et à - 75 % de consommation d’eau », rajoute Charles Wolf. Cette chaleur récupérée a permis de mettre en place un sécheur de boues au niveau de la station d’épuration du site, qui traite tous ses effluents. Lors du traitement des eaux, un résidu, des boues, est créé. « Ces boues sont composées à 85 % d’eau, pose le responsable du programme énergie de la plateforme chimie, François Cisterne. Nous en produisons entre 4 000 et 5 000 tonnes par an. »

Un volume considérable, à transporter par camions entiers. Alors « pour arrêter de transporter de l’eau », affirme François Cisterne, Sanofi a mis en place un sécheur de boues qui tourne avec la chaleur récupérée à l’incinérateur, et avec de la géothermie. De quoi réduire le volume de déchets annuels de 80 %, soit 200 camions en moins. Par ailleurs, le site produit 10 % de l’électricité qu'il consomme, grâce à son parc photovoltaïque de 5,5 hectares, alimente 44 bornes de recharge intelligentes de véhicules électriques, récupère la chaleur dégagée par ses groupes de froid pour alimenter ses bâtiments et a modernisé ses chaudières.

Vue extérieure du sécheur de boues de la station d'épuration du site Sanofi d'Aramon • Thierry Allard

Bref, « une approche globale », salue le directeur général délégué de l’ADEME Occitanie Camille Fabre. L’ADEME a mis 3 millions d’euros dans le projet, signe que « les entreprises sont au coeur du sujet de la transition énergétique », et qu’elles sont « accompagnées par l’État dans un objectif de décarbonation et de compétitivité. » Car il y a une trajectoire à respecter, celle de « réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % pour 2030 », poursuit Camille Fabre. Et, pour être en ligne avec l’objectif de neutralité carbone en 2050, « il faut économiser 70 000 tonnes de CO2 par an dans les entreprises d’Occitanie », détaille-t-il, sachant que nous en sommes à 50 000 tonnes par an.

Alors « on ne peut plus se permettre de chauffer les petits oiseaux », poursuit le patron de l’ADEME en Occitanie, surtout en consommant « du gaz importé. » D’autant que, même si les discours en faveur de l’environnement n’ont plus vraiment le vent en poupe par les temps qui courent, « on peut très bien, affirme Philippe Charreau, lier innovation, compétitivité et ambition environnementale. » D’ici à 2030, Sanofi compte encore investir 15 millions d’euros pour poursuivre cette transformation, notamment à travers un second parc photovoltaïque actuellement en cours d’instruction.

Thierry Allard

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