Publié il y a 11 h - Mise à jour le 20.06.2025 - Lïana Delgado - 3 min  - vu 2770 fois

JUSTICE Tombé fou amoureux de son élève, un professeur est jugé pour harcèlement

Image d'illustration

Le professeur de mathématiques avait 43 ans, tandis que la lycéenne avait 17 ans au moment des faits.

Les faits se sont déroulés entre le 7 mai 2023 et le 14 mai 2024, à Laudun-l’Ardoise. Cédric, âgé de 43 ans, est professeur de mathématiques. Ayant des difficultés avec l’Éducation Nationale, il propose donc des cours particuliers. Affilié à la société Acadomia qui propose un accompagnement scolaire personnalisé, il commence à donner des cours en 2023 à une jeune fille de 17 ans, qui est en classe de première. Au fil de l’année, il lui envoie de nombreux messages, de plus en plus ambiguë. La lycéenne était de moins en moins à l’aise. Et voyant que les cours particuliers ne l'aidaient pas à avoir de meilleures notes, elle a demandé à ses parents d’arrêter.

Quelques mois après, Cédric a renvoyé des messages à son ancienne élève pour lui proposer de reprendre des cours particuliers. Le père de la jeune fille a répondu en lui demandant de ne plus la contacter. Suite à cet incident, le mathématicien s’est fait licencier par Acadomia. Quelques mois plus tard, il a adressé une lettre d’amour de 24 pages à la lycéenne. Puis, elle retrouvait des mots et des cadeaux aux abords de sa voiture. Pour la Saint-Valentin, l’enseignant a déposé un bouquet de fleurs devant la porte du domicile de la jeune fille. Un comportement qui faisait peur à la victime et qui a porté plainte après avoir déposé plusieurs mains courantes.

Suite à cette affaire, Cédric et sa femme ont divorcé. Ce dernier a décidé de déménager à Laudun-l’Ardoise, là où habite la lycéenne. Puis, il s’est rendu à plusieurs reprises dans un commerce où elle travaillait. Alors, l'adolescente a posté sur son compte TikTok une vidéo pour raconter cette histoire de harcèlement dont elle était victime. Malgré qu’elle l'ait bloqué sur ses réseaux sociaux, son ancien professeur créait de nouveaux comptes pour la suivre et tenter de rentrer en contact avec ses copines. Selon une expertise psychologique, la jeune fille a un stress post-traumatique, une modification de son comportement, des troubles du sommeil et a peur. 

Des faits non reconnus

Ce jeudi 19 juin, le prévenu a comparu devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour harcèlement moral d’une personne sans incapacité. “J’étais vraiment amoureux. Ce n’est pas grand-chose ce que j’ai fait”, assure Cédric à la barre. Ce dernier n’a jamais reconnu les faits de harcèlement. Le père de la victime est venu témoigner très ému : “Il lui envoyait des messages à six heures du matin pour prendre des nouvelles, il lui laissait sans cesse des mots avec écrit “je t’aime”. Depuis, ma fille a changé de comportement. Elle ne veut plus sortir toute seule”. Le professeur de mathématiques, au casier judiciaire néant, enseigne dans deux lycées différents, à Bagnols/Cèze et Carpentras.

Maître Usannaz-Joris plaide pour la partie civile : “Malheureusement, monsieur n’a pas conscience qu'il a harcelé ma cliente. Elle est en hyper-vigilance dès qu’elle sort de chez elle, et a un sentiment d’insécurité permanent. Je demande 10 000 euros de préjudice moral”. Le procureur de la République a demandé six à huit mois de prison assorti d’un sursis probatoire avec une interdiction de rentrer en contact avec la victime pendant trois ans et l’obligation de l’indemniser. Sans avocat, le prévenu s’est défendu seul : “Je conteste. Les SMS étaient pour elle, mais la lettre était à destination de son père. Puis, les cadeaux et les mots n’étaient pour personne, c’était sans destinataire.”

Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné le professeur de mathématiques à sept mois de sursis probatoire pendant trois ans, avec l'obligation de travailler et d’indemniser la victime à hauteur de 3 000 euros et l’interdiction formelle de rentrer en contact avec la jeune fille et de se rendre à son domicile. En peine complémentaire, le prévenu a l’interdiction d’effectuer des cours particuliers durant cinq ans.

Lïana Delgado

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